Répercussions et conséquences de la victimisation criminelle
Les répercussions et les conséquences de la victimisation criminelle peuvent comprendre les blessures corporelles, les pertes financières et les dommages matériels, ainsi que les effets psychologiques et émotionnels consécutifs à la victimisation.
Selon l'Enquête sociale générale (ESG) de 2009, 28 % des victimes de crimes avec violence ont subi des blessures qui les ont empêchées de vaquer à leurs occupations quotidiennes.
Enquête sociale générale de 2004
Selon l'Enquête sociale générale de 2004, plus de deux millions d'incidents violents ont été commis au Canada contre des personnes âgées de 15 ans et plus, et le quart d'entre eux a entraîné des blessures. Une proportion équivalente de voies de fait (31 %) et de vols qualifiés (30 %) a entraîné des blessures corporelles, alors que les agressions sexuelles étaient moins susceptibles de causer de telles blessures (7 %).
Parmi les incidents violents ayant entraîné des blessures, 24 % impliquaient des blessures suffisamment graves pour que la victime ait besoin de soins médicaux, tandis que, dans 20 % des incidents, la victime a eu besoin de repos au lit.
Le fait d'avoir été victime d'un crime avec violence peut également entraîner des troubles du sommeil. L'ESG a montré que les victimes de violence (32 %) étaient environ deux fois plus susceptibles de déclarer avoir eu des troubles du sommeil au cours du mois précédant l'Enquête que les personnes n'ayant pas été victimes d'un acte criminel (17 %). De plus, une plus grande proportion de femmes (37 %) que d'hommes (28 %) ayant été victimes de violence ont déclaré avoir des troubles du sommeil.
S'il est vrai que les incidents de violence n'entraînent pas tous des blessures corporelles, il n'en reste pas moins qu'un grand nombre d'entre eux laissent des séquelles psychologiques. Les principaux sentiments suscités par les incidents de violence étaient la colère (32 %), le chagrin, la confusion ou la frustration (20 %) et la peur (18 %). Dans environ 1 cas sur 10, la victime a dit que l'expérience l'avait rendue plus prudente ou vigilante (9 %).
Une autre conséquence possible de la victimisation est la diminution du sentiment de sécurité personnelle. Selon l'ESG, 37 % des victimes d'un incident violent ont déclaré se sentir tout à fait en sécurité lorsqu'elles marchent seules quand il fait noir, comparativement à 46 % des personnes n'ayant pas été victimes d'actes criminels.
Selon l'ESG de 2004, un peu moins du tiers des victimes de violence (30 %) ont installé de nouvelles serrures ou des barres de sécurité, comparativement à 10 % des personnes n'ayant pas été victimes de violence.
Plus de huit sur dix des infractions contre la résidence ou contre les biens ont entraîné des pertes financières. La majeure partie des infractions ont entraîné des pertes de moins de 500 $ (60 %), tandis que, dans 15 % de ces infractions, des pertes de plus de 1 000 $ ont été déclarées.
En plus des pertes directes, les infractions contre les biens et les infractions contre la résidence sont également coûteuses, compte tenu du temps perdu pour remplacer les biens endommagés ou volés ou pour attendre les agents d'assurance ou les fournisseurs de service. Plus de 6 sur 10 infractions contre les biens ou infractions contre la résidence ont entraîné une interruption des activités quotidiennes de la victime, et ce, pendant plus de six heures. Un pourcentage élevé de ces incidents non violents a entraîné pour la victime l'arrêt de ses activités normales pendant une journée (38 %), tandis que 18% des incidents ont entraîné un arrêt des activités normales pendant deux jours (18 %) et 12 % des incidents pendant trois jours (12 %).
Selon des données recueillies dans le cadre d'enquêtes de Statistique Canada, on estime qu'en 2002-2003, plus de 12 milliards de dollars, soit 399 $ par Canadien, ont été consacrés à l'administration des services de police, des tribunaux, de l'aide juridique, des services de poursuites et des services correctionnels pour adultes au Canada. Les services de police ont obtenu la plus grande part (61 %), suivis par les services correctionnels pour adultes (22 %), les tribunaux (9 %), l'aide juridique (5 %) et les poursuites criminelles (3 %).
Selon une étude canadienne réalisée en 2004, les chercheurs ont estimé que le coût de la douleur et de la souffrance éprouvée par les victimes d'actes criminels se chiffrait à près de 36 milliards de dollars. Les chercheurs se sont servis des données déclarées par la police ou par les victimes pour déterminer l'incidence de la victimisation sur le plan physique et émotionnel. (Leung, 2004).
Incidences émotionnelles de la violence conjugale
D'après l'ESG de 2009, les victimes de violence conjugale ont signalé le plus fréquemment être bouleversées, confuses ou frustrées à cause de la violence (32%), ou en colère (27 %).
La violence conjugale avait des incidences plus grandes sur les femmes victimes. Les femmes étaient trois fois plus susceptibles que les hommes de déclarer que l'incident violent avait perturbé leurs activités quotidiennes.
Les femmes étaient également moins susceptibles de déclarer que la violence conjugale avait eu peu d'incidence sur leur vie. L'ESG de 2009 a montré que 30 % des hommes et seulement 9E% des femmes ont dit que la violence ne les avait pas beaucoup touchés.
Sources
- Statistique Canada, Enquête sociale générale, 2004.
- Statistique Canada, Enquête sociale générale, 2009.
- Statistique Canada, La violence familiale au Canada - un profil statistique, 2009.
- Kong, R. et al. « Indicateurs de justice pénale 2005 », produit no 85-227-XIF au catalogue de Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Ottawa.
- Leung, Ambrose. 2004, « Le coût de la douleur et de la souffrance résultant des actes criminels au Canada », Division de la recherche et de la statistique - Série sur les méthodologies, Ministère de la Justice Canada.
E Utiliser avec circonspection.
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