Les enfants et les jeunes victimes de crimes avec violence [1] [2]

Selon un sous-ensemble de 155 services de police représentant 98 % de la population canadienne en 2008, les enfants et les jeunes de moins de 18 ans sont, globalement, plus à risque que les adultes d'être victimes de voies de fait et d'agression sexuelle. Pour chaque tranche de 100 000 enfants et jeunes habitant dans les régions desservies par les services de police qui ont fourni des données au Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire (DUC 2) en 2008, 1 111 ont été victimes d'un crime avec violence, dont l'agression physique et sexuelle. Ce taux est 1,5 fois plus élevé que celui du groupe démographique des 18 à 24 ans.

Les taux pour les enfants et les jeunes étaient 1,5 fois plus élevés que les taux chez les jeunes adultes en ce qui a trait à l'agression sexuelle (201 par rapport à 130 pour 100 000) et le taux d'agressions physiques chez les adolescents âgés de 15 à 17 ans approchait celui chez les jeunes adultes (18 à 24 ans), soit 1 572 pour 100 000 adolescents par rapport à 1 694 pour 100 000 jeunes adultes.

En 2008, parmi les enfants et les jeunes de moins de 18 ans, les filles sont les plus à risque d'agression sexuelle, alors que les garçons sont plus souvent agressés physiquement. Les filles étaient près de cinq fois plus susceptibles que les garçons d'être agressées sexuellement (337 contre 72 pour 100 000 habitants). Le taux de voies de fait contre les garçons était près de 1,5 fois supérieur au taux de ces crimes commis contre les filles (707 contre 525 pour 100 000).

Selon le sous-ensemble de 155 services de police, le risque de victimisation violente chez les enfants s'accroît avec l'âge. En 2008, pour chaque tranche de 100 000 tout-petits de moins de 3 ans, la police a déclaré 162 victimes de crime avec violence. Les taux s'élevaient à 422 pour 100 000 enfants de 6 à 8 ans et à 2 710 pour 100 000 jeunes de 15 à 17 ans. Cette tendance n'est pas étonnante car, à mesure qu'ils grandissent, les enfants sont de plus en plus exposés à d'autres personnes, et ils acquièrent plus d'indépendance, ce qui accroît leur risque de victimisation.

Le taux de violence familiale contre les personnes âgées de 0 à 17 ans était de 214 pour 100 000 en 2009 (DUC2). Près du tiers des incidents résolus avaient été commis par un membre de la famille, 54 % par un ami ou une connaissance et 15 % par un étranger.

Les filles et les adolescentes sont plus susceptibles d'être victimes de violence familiale que les garçons et les adolescents, une observation qui s'explique en grande partie par les formes de victimisation liées aux infractions de nature sexuelle. En 2009, le taux d'agressions sexuelles contre des mineures par des membres de la famille était plus de quatre fois supérieur au taux pour les garçons (113 par rapport à 28 pour 100 000).

L'observation de la violence est une autre forme de victimisation que connaissent les enfants et les jeunes. Selon l'Enquête sociale générale de 2004, 394 000 victimes de violence conjugale, c'est-à-dire le tiers (33 %) de toutes les victimes de violence conjugale, ont dit que des enfants avaient vu ou entendu cette violence.

Dans l'ensemble, les femmes victimes de violence conjugale au cours des cinq années précédant l'enquête étaient plus susceptibles (40 %) que les victimes masculines de violence conjugale (25 %) de signaler que les enfants avaient vu ou entendu cette violence.

De tous les cas de relations conjugales violentes pour lesquels la victime a signalé que des enfants avaient vu ou entendu des actes de violence pendant la période de cinq ans précédant l'enquête, 40 % ont signalé avoir craint pour leur vie et 44 % ont dit avoir été blessées physiquement.

Sources